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Mathilde de « Les Ambitieuses »

Chez Fizimed, les femmes sont mises à l’honneur quotidiennement. Start-up fondée par une femme et pour les femmes, il nous a semblé tout naturel d’aller à la rencontre de Mathilde Bourmaud, fondatrice de « Les Ambitieuses ». Avec son histoire et sa détermination sans faille, Mathilde a décidé de faire bouger les choses en donnant vie à son projet, que nous soutenons fortement et qui nous tient à cœur. Elle encourage l’ambition des femmes.

Devenir journaliste, une vocation depuis petite

Bonjour Mathilde, peux-tu nous parler un peu de toi ?

Bonjour, je m’appelle Mathilde, j’ai 37 ans et je suis journaliste depuis plus de 12 ans. Après avoir longtemps travaillé dans le domaine de la télévision, je suis aujourd’hui en freelance car avec l’évolution des médias, je me suis ouverte à d’autres types de médias.

Durant mes années en tant que journaliste, j’ai dû faire face à des comportements sexistes et j’ai notamment subi du harcèlement sexuel de la part d’un directeur de l’information. Ce genre de comportement a forcément un impact, peut abîmer la femme en tant qu’individu en tant que tel mais également sur sa vie de manière générale. C’est durant mes voyages en Afrique et en Amérique et en parlant avec d’autres femmes que j’ai remarqué que nous sommes plusieurs a avoir subi des comportements sexistes et que cela était donc universel à chaque femme.

C’est là que je me suis rendu compte qu’en tant que femme, il y avait un problème d’expérience mais en tant que journaliste, j’y ai vu un problème sociétal.

Pourquoi as-tu voulu devenir journaliste ?

Quand j’avais 6 ans, je regardais le JT de 20h comme tous les soirs avec ma famille, et c’était le soir où ils annonçaient la chute du mur de Berlin. J’étais happée par l’écran et c’est là que je me suis dit « Je veux faire ça dans ma vie, être là quand les choses se passent ». Je voulais être au cœur de l’humain, le comprendre et rentrer dans l’histoire de la société.

A 14 ans, mon père m’avait envoyé au Burkina Faso et ça a été un déclic pour moi : j’ai grandi en province, dans un cadre privilégié, et là, tous mes repères se sont envolés et j’ai été bouleversée par ce pays. Puis, je suis retournée en Afrique pour la fin de mes études, mais au Cameroun cette fois. Ce voyage a été la plus belle expérience de ma vie car j’y ai découvert une culture différente ainsi que des réalités qu’on ne voit pas en France.  En rentrant, j’avais ce sentiment d’injustice et j’ai eu une idée de documentaire que j’ai présenté à un producteur qui m’a affirmé que le sujet était très bien mais que cela n’intéresserait pas la France. C’était véridique mais injuste, et je me suis dit demandé « Comment raconter la vérité de ce qui se passe en Afrique et sur les femmes ? ».

Pendant ces voyages, je me suis rendu compte que les humains arrivent à se comprendre et à trouver des points communs malgré leurs différences. J’ai donc voulu transmettre ces différents de points de vue et la carrière de journaliste allait me permettre de faire changer les choses, d’amener l’interrogation, la réflexion et le changement.

L’histoire des Ambitieuses

Qu’est-ce que « Les Ambitieuses » ?

Les Ambitieuses, c’est une plateforme qui me permet d’aller à la rencontre des femmes, de parcourir le monde au féminin et de contribuer à son récit.

Derrière Les Ambitieuses Media, il y a Les Ambitieuses Factory (agence de production de contenus, de projets) qui développe des projets 360.

Cette plateforme, c’est une histoire d’ambition mais derrière ce Girl Power, y a une vraie vérité. J’ai mis beaucoup d’investissement de temps, de cœur et d’argent dans ce projet et il me nourrit énormément, je suis super contente d’avoir écouté mon ambition, car la rencontre de ces femmes m’inspire. Mais l’ambition n’est pas une autoroute donc par moment, on rencontre des obstacles mais on fait partie de l’histoire. L’ambition n’est pas qu’un objectif mais c’est aussi un voyage, ça révèle nos failles et montre que nous restons des humains. Et comme dit, « ce n’est pas la destination qui compte, c’est le voyage ».

Comment et pourquoi as-tu eu l’idée de créer cette plateforme ?

Je venais de passer 3 ans dans une boîte de production puis je suis partie à San Francisco pour travailler avec un producteur français. C’est lors d’une balade que toutes mes réflexions m’ont éclaircie : je voulais créer une série documentaire à la rencontre des femmes qui œuvrent pour le bien commun, pour la société et qui essayent de résoudre les inégalités hommes/femmes.

Je propose donc mon idée en 2015 mais à ce moment-là, les mentalités n’étaient pas encore changées, le mouvement #MeToo n’avait pas encore fait surface donc il y avait comme de l’incompréhension face à ce projet et j’ai continué à travailler en indépendance.

Cependant, je ne voulais pas m’arrêter là : j’ai un projet et je veux y aller jusqu’au bout. J’ai donc créé un média, avec des écrits, des podcasts… et je voulais que ce projet reflète l’image de la « ville, miroir de la société ». Et c’est ainsi que j’ai commencé à aller à la rencontre des femmes pour leur donner la parole et casser les préjugés, mon métier étant d’aller à la rencontre des gens pour qu’ils tissent des liens entre eux et à créer de l’empathie.

Un message à transmettre à toutes les femmes ?

Le mot « ambition » est très galvaudé, on le voit souvent comme un synonyme de « pouvoir absolu » alors que non : l’ambition, c’est la pleine réalisation de soi.

A toutes les femmes, ayez du courage, écoutez vos envies et concrétisez-les, car c’est le plus bel acte d’amour envers soi et je le souhaite à tout le monde. Il n’y a pas de petite ou grande ambition, chacune est aussi importante que l’autre, chacune apporte à la société et chaque femme est un individu qui a sa place dans ce monde.

Je prône le mot « sororité » car chaque femme brisée se reconstruit par la force et le soutien qu’on lui apporte. Chaque femme est une rencontre, un humain au sens pure et noble.

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