Le retour de couches
Le post-partum est la période où on trouve son équilibre de maman, et où on retrouve aussi son équilibre de femme. Après neuf mois sans règles, celles-ci mettent du temps à revenir, de surcroît pour les mamans allaitantes. À ne pas confondre avec les suites de couches, le retour de couches correspond à la reprise du cycle menstruel et donc de la fécondité. Pour profiter de sa sexualité retrouvée, sans « bébé surprise » à la clé, quelques précisions sur ce qui vous attend.
Faire le distinguo avec les suites de couches
On appelle suites de couches la période des 6 à 8 semaines après l’accouchement. Il y a deux périodes distinctes :
- de 1 à 15 jours ce sont les suites de couches immédiates ;
- après 15 jours, elles sont dites tardives.
Les lochies après l’accouchement
Marqués par la découverte de son nouveau-né, ces deux mois sont également rythmés par des phénomènes physiologiques dont on parle peu, à commencer par les lochies. Ce nom intriguant renvoie à des saignements utérins abondants dans les jours suivant la naissance, puis plus faibles.
Bien que sans gravité, ces lochies effraient. En effet, ils surviennent après de longs mois durant lesquels la femme enceinte était conditionnée à interpréter toute goutte de sang comme un potentiel danger. Ce qui peut surtout être déstabilisant est qu’ils durent parfois deux mois, avec seulement quelques jours de répit.
Les tranchées post-accouchement
C’est principalement au niveau de l’utérus que se jouent les suites de couches. Après avoir abrité le fœtus, celui-ci doit en effet se remettre en place et retrouver sa taille d’origine. Soit en moyenne 6 cm pour 50 à 70 g.
Rapide sur la première semaine de post-partum, et parfois douloureuse – les bien nommées « tranchées » –, cette rétractation prend ensuite un rythme de croisière pendant les 7 semaines restantes.
Les douleurs pelviennes peuvent, en outre, être accrues quand on allaite. Cela est dû à l’action de l’ocytocine, une hormone qui accentue le phénomène de tranchées lors des tétées.
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La cicatrisation de l’utérus
L’utérus – toujours lui – doit aussi cicatriser. Cette cicatrisation intervient moins de deux semaines après la mise au monde de son enfant. Elle se manifeste généralement par un saignement de 48 heures surnommé « le petit retour de couches ».
Quand arrive le retour de couche ?
Pouvant faire leur come-back une trentaine de jours après l’accouchement, les premières règles sont difficilement prévisibles. Effectivement, cela dépend des femmes, mais aussi de la manière dont s’articulait leur cycle auparavant. Et enfin, c’est bien plus tardif quand on allaite.
En l’absence d’allaitement, la première ovulation peut survenir dès 3 semaines après l’accouchement. D’où la nécessité de parler de contraception en amont avec un référent médical, idéalement avant de quitter la maternité.
Le retour de couche après une césarienne
Attardons-nous sur les femmes césarisées, c’est-à-dire celles qui donnent naissance à leur bébé non par voie basse, mais avec une opération. Beaucoup pratiquée, la césarienne ne présente que peu de différences avec l’accouchement dit classique quant aux suites de couches.
Pour autant, un détail qui n’en n’est pas un reste le peau à peau. Consistant à poser le bébé nu directement à même la peau de sa mère, ainsi que du père ou du conjoint, ce procédé est réalisé dans les premières heures de la jeune existence du nourrisson.
Favorisant l’hormone de la lactation, l’ocytocine, le peau à peau a une incidence sur les suites de couches s’il est pratiqué trop tardivement, mais pas sur le retour de couches.
Retour de couche et allaitement
L’action contraceptive de l’allaitement
Jusqu’aux 6 mois du bébé, l’allaitement peut agir comme un contraceptif naturel ; à ceci près qu’il n’est infaillible qu’à condition que les trois impératifs sine qua non suivants soient respectés :
1️⃣ Le nourrisson doit avoir un allaitement maternel exclusif.
2️⃣ Il faut un minimum de 6 tétées par 24 heures, dont une la nuit.
3️⃣ Pas de retour de règles. Généralement, elles reprennent un mois après le sevrage maternel.
Est ce que l’allaitement est un moyen de contraception ?
Cette technique, appelée MAMA (Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée), repose sur un socle solide, mais pas nécessairement facile à mettre en œuvre au quotidien.
Effectuée dans les conditions énoncées, elle serait efficace à 95% durant les deux premiers mois post-accouchement.
Quelle contraception pendant l’allaitement ?
Afin de gagner en sérénité, et de vous dédouaner de contraintes trop fortes, des solutions existent à compter de trois semaines de post-partum, comme demander à son médecin la prescription d’une pilule microprogestative.
Autre option : la pose d’un implant contraceptif, là encore, trois semaines après avoir accouché.
Enfin, à un mois de l’accouchement, voire six semaines, vous pouvez faire poser un stérilet au cuivre ou à la progestérone (DUI), exception faite des femmes césarisées pour qui ce délai est allongé de quelques semaines supplémentaires.
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Peut on tomber enceinte avant le retour de couche ?
Reprendre le sexe après l’accouchement
On le sait, reprendre les galipettes après avoir accouché n’est pas chose aisée : trouble hormonal, allaitement annihilant la libido, perte de confiance en soi liée aux changements corporels et fatigue ont de quoi semer la zizanie.
Attendre 4 à 6 semaines pour se remettre de ces bouleversements et prendre du temps pour soi et son bébé est la recommandation formulée par les gynécologues.
Les « bébés surprises »
Quand les rapports reprennent, l’essentiel est de n’avoir en tête que son plaisir et celui de son partenaire. Pour avoir l’esprit entièrement libre, mieux vaut donc se prémunir des fameux « bébés surprises » caractéristiques des retours de couches.
Vous savez les petits frères et petites sœurs qui n’étaient pas prévus au programme car la maman pensait ne pas avoir besoin de contraception.
Cette confusion vient du fait qu’on fait souvent le raccourci règles = saignement = fécondité. Et oui, la première ovulation a lieu 2 semaines avant le premier retour des règles. Et qui dit ovulation, dit risque de voir, neuf mois plus tard, la cigogne et son baluchon.
Reprendre une contraception en post partum
Après une grossesse, deux choix s’offrent aux femmes en matière de contraception : reprendre l’habituelle, ou en changer. Pour autant, la décision de changer de contraception en post partum n’a pas besoin d’être motivée par un argument physiologique.
Il faut surtout être en accord avec ce qu’on souhaite, de quotidienneté, de protection et de prise ou non d’hormones. Rappelons qu’en plus du préservatif, qui protège quant à lui contre les maladies infectieuses sexuellement transmissibles, des spermicides, pilules progestatives et autres contraceptions féminines existent. De quoi trouver chaussure à son pied !
Quelle est la durée du retour de couches ?
Notons enfin que le retour de couches est l’étape qui clôt la période du post-partum. On considère, en effet, que cette période s’étend de l’accouchement au retour des premières règles. Avec une nuance concernant les femmes qui allaitent longtemps, et qui ne retrouveront parfois leurs règles que plusieurs mois après l’accouchement, puisqu’on ne peut pas les considérer en « suites de couches » pendant tout ce temps.
Toujours est-il qu’un chapitre riche en découvertes se ferme, pour que s’en ouvre un nouveau, non moins plein d’expectatives : celui de votre vie de maman auprès de votre petit protégé.
